Abidjan : Une fille « trop sexy » provoque la colère de jeunes hommes

11 octobre 2013

Abidjan : Une fille « trop sexy » provoque la colère de jeunes hommes

Les forces de sécurité au secours de la jeune fille violenté
Les forces de sécurité au secours de la jeune fille violentée à la gare routière

A Abidjan, quand les filles « trop sexy » provoquent la colère des jeunes de la rue, voilà ce que ça donne. Auparavant, j’ai entendu parler de cette histoire. Mais je n’y ai pas cru. Et pourtant dans des quartiers populaires comme Abobo et Adjamé, les filles aux tenues légères sont victimes d’agression. Il y a même des vidéos de ces agressions qui circulent sur les téléphones mobile ici, au pays des Eléphants.

Un samedi de juin, en début d’après-midi, à Adjamé. J’ai moi-même été témoin d’une agression sur une jeune fille. Son crime, son habillement jugé trop sexy.

Tout à commencer quand cette fille est arrivée au niveau de la grande gare routière, dans les périmètres du mythique marché du Black-market d’Adjamé. Un lieu très fréquenté par les jeunes sans emploi, qui essayent de gagner leur vie dans la débrouillardise (comme on dit à Abidjan).  Ces jeunes, pour la plupart violents, ont très vite interpellé cette fille aux « vêtements courts et séduisants ». Pour eux, l’accoutrement de la passante constitue une provocation passible de punition. Sa punition, la mettre nue en la déshabillant. La pauvre demoiselle n’était accompagnée que par quelques amies pour faire des achats dans ce quartier commerçant d’Abidjan. Elle n’aurait pas dû y aller ce jour-là.

fille violence
Les responsables de la gare routière au secours de la fille au milieu de la foule

Les jeunes hommes ont commencé à l’agresser verbalement en la traitant de « mal habillée », « mal élevée », « prostituée ». Puis, par petits groupes, ils avançaient pour se regrouper autour d’elle avant de l’agresser. A Adjamé, cette méthode est connue. Avant d’abuser d’elle sexuellement, ces quidams étaient sur le point de la dépouiller de tous ses biens : argent, bijoux téléphone mobile… . La scène a créé un énorme attroupement, comme vous pouvez le voir sur l’images ci-dessus.  Cette scène fut si violente qu’elle ressemblait à une tentative de viol collectif en pleine gare routière.

Les agents de sécurité de la gare étaient débordés. Il a fallu l’intervention du premier responsable des lieux, Touré Adama (président de la CNGRCI ), qui a accepté de mettre à l’abri la fille, en la gardant dans les locaux de la Coordination des gares routières. Cela n’aurait pas été possible si un policier en tenue civil n’avait pas tiré des coups de feu en l’air pour disperser la foule.
Une foi à l’abri, le constat a vite été fait : tous les vêtements de la jeune fille ont été déchirés. En particulier, ceux de ses parties intimes. Par la suite, des femmes lui ont apporté des pagnes pour qu’elle se couvre. Elle a pu ainsi se protéger des regards. Attention à vos tenues, jeunes filles d’Abidjan ! Les prédateurs sexuels rôdent.

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Commentaires

Awa
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En 2012, on m'avait raconté une histoire similaire à Abobo, décidément certains hommes sont pris de folie!

abukm
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Oui oui c'est bien ça, mais est ce que les filles qui s'habillent de la sorte ne sont pas un peu responsable aussi puisse que c'est l'argument de ces prédateurs sexuels.

merci pour ta contribution.