Présidentielle Ivoirienne : le numérique n’est pas une histoire de technologie

Article : Présidentielle Ivoirienne : le numérique n’est pas une histoire de technologie
Crédit:
3 novembre 2015

Présidentielle Ivoirienne : le numérique n’est pas une histoire de technologie

Comme vous le savez tous, la Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne avait introduit tardivement l’utilisation de la biométrie dans le système électoral. Avec l’appui son partenaire technique, Safran Morpho.

Avec pour objectif le transfert électronique des résultats et surtout l’identification biométrique des électeurs grâce à des tablettes numériques. Malheureusement, force est de constater que dans la pratique, cela a été fiasco total. Car la fameuse tablette n’aura servi qu’a faire perdre du temps dans le processus. Pourquoi et comment ? C’est ce que nous allons expliquer dans ce qui va suivre.

Pourquoi et comment le numérique n’est pas seulement une histoire de technologie ? Le cas de la présidentielle Ivoirienne de ce 25 octobre 2015.

– Le pourquoi d’abord
La réponse est simple, parce qu’il faut comprendre que le numérique n’est pas  seulement une histoire de technologie, mais aussi  de stratégie. Il ne suffit pas de s’approprier des technologies sans une démarche préalable. Une chose est d’avoir la technologie, mais avoir la maîtrise ou la compétence en termes d’utilisation rationnelle est une autre chose. Et mieux encore il est souvent important de prendre en compte certains paramètres environnementaux surtout ici en Afrique. Sans oublier que dans toute innovation technologique, l’aspect humain reste toujours un facteur déterminant. Alors que cet aspect humain ne pouvait être un facteur déterminant que s’il y avait une bonne stratégie de départ. Ce qui ne semblait pas être le cas.

– Comment
Vous avez certainement tous été témoins le jour du scrutin présidentiel ce dimanche 25 octobre 2015, cette tablette électronique qui plombait le bon déroulement du processus de vote dans pas mal de bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire. C’était le premier véritable problème signalé des l’ouverture des bureaux de vote. Les tablettes biométries et ses problèmes.

Problème de compétence
En réalité les agents de la CEI qui sont sensés être déjà formés par la CEI à l’utilisation de cet outil ne savaient pas manipuler correctement la tablette le jour j. Ce qui pose de réel problème de compétence des agents de la CEI donc pas suffisamment formée.

Problème de dysfonctionnement
Comme prévu la tablette n’a pas fonctionné comme il se devait. Très souvent dans les bureaux de vote dont nous avons été témoins la tablette ne reconnaît pas facilement l’emprunt digital de certains électeurs inscrits sur la liste électorale. En plus certaines tablettes se déchargeaient vite. Sans oublier que le système a très vite saturé en raison de la mauvaise qualité du réseau mobile.

Conséquence directe la plupart des bureaux ont dû recourir au vote normal classique c’est-a-dire sans la biométrie.  Voila pourquoi l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, observateur de la Cedeao a qualifié ces tablettes électroniques de « gadget » inutile. Comme quoi cette tablette n’aura servi à rien par rapport aux objectifs pour lesquelles il a été introduit dans le système électoral. Et quand on pense que l’introduction de ce système biométrie a coûté des milliards.

Il faudra qu’a même retenir que le scrutin présidentiel ivoirien de ce 25 octobre 2015 a été le plus « high-tech » de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Mais sans toute fois oubliée que cela a été un échec technologiquement parlant en raison d’une mauvaise stratégie d’appropriation d’une technologie venue d’ailleurs.

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