Top 10 des expressions nouchi les plus usuelles dans le transport routier
Comme vous le savez certainement, le nouchi (poil de nez en langue malinké) est l’une des langues spécifique les plus parlées ici au pays des éléphants (Côte d’Ivoire). Cette langue née dans les ghettos abidjanais s’impose aujourd’hui à une grande majorité de la population urbaine, mais particulièrement dans certains lieux ou secteurs d’activité comme le transport routier et le commerce (marché).
Pour cela il y a des expressions nouchi propres à chaque lieu ou secteur d’activité. De façon plus globale, vous trouverez ici le 10 des expressions nouchi les plus usuelles sélectionnées par Bamba Moussa.
Mais dans ce billet il sera question des expressions nouchi propres au secteur du transport routier ivoirien ou cette langue spécifique gagne du terrain au jour le jour au profit de la langue de Molière.
Pourquoi le secteur du transport routier ?
En Côte d’Ivoire, l’activité du transport routier à la particularité perpétuelle de la course effrénée contre la montre. En fait le conducteur et son aide appelé couramment ‘apprenti’, et l’ensemble des acteurs de ce secteur utilisent cette langue spécifique selon les objectifs suivants :
.-soit pour êtres mieux compris de tous, ce qui n’est pas mal du tout dans un pays qui compte 60 ethnies différentes. En plus tout le monde ne parle pas le bon français, donc il peut y avoir des incompréhensions de part et d’autre. Dans ce cas le nouchi est utilisé ici comme une langue intermédiaire ou une sorte d’alternatif à la langue française.
-soit pour ne pas retenir l’attention des usagers ou passagers, dans ce cas ici le nouchi est utilisé comme un code, c’est-à-dire un langage crypté pour parler de certaines choses entre collègues du secteur.
-Mais en réalité de façon générale, c’est pour masquer leur analphabétisme, car ce secteur du transport routier compte au moins 85 % d’analphabètes. Il faut signaler que des efforts sont faits par l’Etat et la société civile avec la mise en place d’un centre d’apprentissage gratuit de la langue de Molière en pleine gare routière en vue de réduire ce taux d’analphabétisme dans le pays.
Malheureusement ces efforts se heurtent à la résistance du développement de cette langue intermédiaire. En collaboration avec la Coordination des gares routières de Côte d’Ivoire (CNGRCI), je vous présente ici le top 10 des ‘expressions’ nouchi les plus usuelles dans le secteur du transport routier ivoirien, surtout dans les gares routières d’Abidjan particulièrement dans les quartiers populaires comme Adjamé, Abobo, Yopugon et Treichville .
1 – Gbaka : Mini-car de transport en commun abidjanais 18places
2 – Woyo : Taxi compteur
3 – Wôro-wôro / waren: taxi communal
4 – Banalisé : Véhicule personnel pratiquant la concurrence déloyale
5 – Môgô : Personne – passager – client
6 – Frappeur : Chauffeur / Conducteur
7 – Balanceur : Apprenti (Aide du conducteur)
8 – Djoulatchè : Propriétaire du véhicule
9 – Chawo : Chef – Patron
10 – Gnambro : Chargeur à la criée, Pseudo syndicaliste véritable racketteur
11 – Vié père : Homme respecté
12 – Guichet : Véhicule rempli de passagers
13 – Faut lancer : Démarrer
14 – Caba caba : Vite vite
15 – Ça gbra : Un passager descend
16 – Bouda bouda : Mini bus de transport commun de 30 places en mauvais état.
17 – Pierre : L’argent
18 – Décrou pierre : Sortir/donner l’argent
19 – Lahan : L’argent
20 – Rangba : Demi-tour
21 – Dédja : Ouvrir
22 – Sciencer : Réfléchir
Pour ceux ou celles qui veulent venir en Côte d’Ivoire cette langue spécifique se révèle très souvent utile pour mieux échanger et se faire comprendre avec les acteurs du transport routier urbain et interurbain. Comme quoi ici au pays parfois nous on parle ivoirien (nouchi) dans le transport routier.
Commentaires