Émeutes en France : les réseaux sociaux au cœur des violences urbaines

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4 juillet 2023

Émeutes en France : les réseaux sociaux au cœur des violences urbaines

Les réseaux sociaux sont désormais un enjeu politique dans les pays démocratiques. En temps de crise, la France veut les contrôler. Contagion africaine ? Rien n’est moins sûr !

Une balle tirée à bout portant tue Nahel, 17 ans, à Nanterre, en France le 27 juin 2023. Cette version de « légitime défense » du policier est contredite par des vidéos propagées sur les réseaux sociaux. Les jours suivants, des violences éclatent entre jeunes manifestants et forces de l’ordre dans plusieurs villes.

Les policiers « en guerre »

Pillages, dégradation de bâtiments officiels et destruction de biens privés, domicile d’un maire attaqué à la voiture bélier, opérations coups de poing et arrestations… Les vidéos des affrontements sont massivement relayées sur les réseaux sociaux. Les policiers se disent « en guerre » contre les « nuisibles et les hordes sauvages ». Le président Emmanuel Macron n’a pas de solution pour arrêter les violences.

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Contrôler les réseaux sociaux en temps de crise

Sa seule porte de sortie, c’est une attitude longtemps observée en Afrique et décriée pourtant par la France : contrôler et interdire les réseaux sociaux en temps de crise. Comme les présidents guinéen et sénégalais, le président français accuse les manifestants de « mimétisme de la violence ».

Il demande alors à Snapchat et TikTok ainsi qu’aux autres plateformes de retirer les contenus sensibles. Son gouvernement menace de « définir les utilisateurs des réseaux sociaux qui participent à la commission d’infractions ».

Livrer les adresses IP pour traquer les émeutiers

Certes, « la responsabilité des réseaux sociaux est capitale » dans les émeutes, mais des voix s’élèvent en France pour dénoncer « un totalitarisme de la multitude ». Peu importe. Le gouvernement « démocratique » Macron, comme les gouvernements dits « non démocratiques africains » met en mouvement l’autorité judiciaire. Celle-ci demande aux opérateurs de livrer les adresses IP, afin d’identifier « ceux qui s’en servent pour dire quand où et comment on va aller casser ça ».

En France, la révolte de Mai 68 qui a emporté le général de Gaule s’est faite grâce au transistor. Les réseaux sociaux vont-ils réussir la même prouesse, comme le souhaitent certains Français ? En attendant de connaître l’issue de ces émeutes attisées par les réseaux sociaux, le policier incriminé est mis en examen. La mère éplorée espère un procès. Pendant ce temps, le gouvernement et la rue hurlante se disputent la loyauté des réseaux sociaux.

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