A Abidjan, quand les filles volent aussi !
Un samedi après-midi, j’étais de passage à Adjamé, l’une des communes d’Abidjan les plus chaudes en termes d’activité commerciale, de dynamisme et de fréquentation. Là-bas dans un transport en commun (mini-car Gbaka), j’ai été choqué par le comportement malhonnête d’une jeune fille.
Ce jour, comme à mon habitude, j’étais parti au black market d’Adjamé, un centre commercial que tout le monde connaît ici dans la capitale. Il est très réputé pour la vente de téléphones mobiles, smartphones, tablettes, PC … , donc très fréquenté par la jeunesse. A mon retour, je devais passer par l’autoroute d’Abobo-Adjamé pour éviter les embouteillages monstres.
Ici, dans nos pays sous-développés, on a cette mauvaise habitude de se déplacer au même moment. Donc on emprunte un mini-car de transport en commun, très connu ici sous le nom de Gbaka, en face de la grande mosquée d’Adjamé sur le boulevard Nangui Abrogoua. Comme ce n’était pas encore l’heure de pointe, le prix du Gbaka reste constant, c’est-a-dire 200 F Cfa. Une fois dans le Gbaka, quelques minutes après nous avons décollé pour Abobo.
A côté de moi dans le Gbaka était assise une jeune fille très belle en plus bien habillée. Je me permettais de regarder de temps à temps, mais en cachette. Jusque-là tout ce passait normalement dans le Gbaka. Ensuite lorsque nous sommes arrivés exactement en face de l’université Nangui Abrogoua (Abobo-Adjamé), l’apprenti de Gbaka commence ses encaissements. Moi j’avais là mes 200 F Cfa juste pour mon déplacement, donc pas de problème. La fille assise à côté de moi a donné 1000 F Cfa à l’apprenti, qui lui dit » Ya pas monnaie » dans un français de nouchi, une langue particulière qui s’imposée dans les ghettos et les rues abidjanaises. Mais, l’apprenti prend les 1000 F de la fille et lui demande d’attendre, comme d’habitude.
Après avoir fini d’encaisser tous les passagers, l’apprenti remet la monnaie exacte à la fille, c’est-a-dire 800 F sous mes yeux. Sauf, qu’arrivé un peu plus devant, l’apprenti remet encore une deuxième fois 800 F à la même fille encore sous mes yeux, sans doute par oubli. Ce qui est rare ici, car ce sont ces apprentis qui sont toujours accusés de ne pas remettre la monnaie des usagers . A ce instant, ’ai regardé la jeune fille et elle m’a aussi regardé. Autrement dit nos yeux se sont croisés en silence jusqu’à ce que j’arrive à ma destination.
J’ai donc laissé ainsi la jeune fille (malhonnête) qui était peut-être contente que j’arrive à destination. Tout simplement parce que j’étais le seul témoin de la scène qui pouvait l’inquiéter. Mais je ne l’ai pas fait parce que moi-même j’étais gêné et aussi déçu qu’une jeune fille, très belle et bien habillée se comporte vraiment malhonnêtement. Ce qui m’a le plus touché , c’est que c’est une fille, oui une fille, pas un garçon comme moi.
Après quand je suis descendu du Gbaka ,je me suis rappelé une phrase que j’entends très souvent dans la bouche des Ivoiriens ici à Abidjan, surtout dans les quartiers populaires. Cette phrase, c’est : « Quand on dit femme vole la-ho djaaa, c’est vrai ! C’est ça qui est la là-hoo ».
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