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Comment je suis devenu blogueur en Afrique ?

Suite de la série « Pourquoi et comment je suis devenu blogueur en Afrique ». 

Si vous avez manqué le premier et précédent billet de la série de «Pourquoi et comment je suis devenu blogueur en Afrique » vous pouvez  retrouver ici la série.

Après quelque année d’études en informatique et technologie internet. Je fais partie cette génération dite 2.0 ici en Afrique qui a eu la chance de travailler sur les technologies web, particulièrement sur les outils web2.0, plus connus sous le nom de web participatif. En fait ce sont des outils dont je n’avais jamais entendu parler pendant toute ma formation à l’école, car tout cela était nouveau dans l’écosystème du web.

La philosophie du web2.0

Les Systèmes de Gestion de Contenu web (CMS) font partie de ces excellents outils du web2.0, dont WordPress le « blogiciel » est l’un des plus populaires.
En tant que concepteur de site web, c’est en utilisant wordpress comme un CMS pour la création de sites web2.0, que j’ai fini par comprendre le concept fondamental du Blogging dans la philosophie du web2.0. Une philosophie qui veut que l’on partage du contenu sur le web.
Ainsi, avec la maîtrise de cet outil technique de base du blogging, j’avais toutes les clés en main pour rejoindre la blogosphère. Voici un peu comment mon histoire avec le blogging a commencé au début des années 2010. Avec un premier blog sur blogger.com sans jamais aller loin, car n’étant pas habitué à la production de contenu web.

La passion de l’actualité et la crise ivoirienne

Véritable passionné d’actualité, d’information et de la géopolitique du monde. Déjà au début des années 2006 avec les différentes crises et révolution souvent géopolitique et stratégique dans certain pays, particulièrement l’élection présidentielle 2009 en Iran et avant l’élection de Barack Obama aux USA en 2008.
Je fais partir de ces jeunes Africains qui ont vite compris qu’à travers le web2.0 (blogs, sites, réseaux sociaux) on peut aussi influencer considérablement les opinions nationale et internationale.
Pour cela pendant la crise poste électorale ivoirienne on pouvait identifier 3 types citoyens : ceux qui suivaient la situation et obtenaient des informations, ceux qui réagissaient aux informations pour répondre aux questions. Et il y avait ceux, comme moi, qui s’engageaient pour concevoir et animer leurs propres outils de communication et de diffusion.

Au moment où notre pays avait « deux présidents » pendant la bataille d’Abidjan, je faisais partie de ceux qui avaient décidé de rester sur place alors que la ville d’Abidjan se vidait de sa population. J’ai alors commencé à m’intéresser au blogging citoyen en créant mon blog et en publiant mes premiers billets sur la crise ivoirienne, après avoir lu plusieurs articles en ligne. Voilà comment je me suis mis dans la blogosphère. Comme on le dit ici « c’est en bloguant qu’on devient blogueur ». Bref, je vais m’arrêter ici, la suite de cette partie, comment je suis devenu blogueur en Afrique sera consacré à mon parcours sur les plateformes de blog sur le web.


Abidjan : cinq raisons qui font que je n’aime pas le ramadan

Le ramadan, c’est le mois que tous les musulmans sont censés aimer en très grande majorité. Un mois sacré exclusivement dédié à l’adoration de Dieu, à la famille, à la compassion à la spiritualité à l’égalité à la solidarité aux partages et à la bienfaisance.

Mais c’est aussi sans aucun doute l’une des  périodes que j’aime le moins dans l’année quand je suis à Abidjan  la plus grande métropole du pays (Côte d’Ivoire). Cela pour de bonnes raisons sélectionnées pour vous dans ce billet, après mon top 10 des raisons qui font que j’aime le ramadan et le ramadan pour les nuls en top 10.

1  La flambée des prix des denrées alimentaires

C’est l’une des périodes de l’année où les prix des produits de grande consommation flambent le plus sur le marché. La plupart de ces produits sont pourtant vendus par des commerçants de confession musulmane. Certains d’entre eux ont le malin plaisir de faire le stock de produits très prisés pendant cette période pour faire de la spéculation pendant le mois sacré. Ils n’hésitent pas à faire croire aux clients que la demande est forte ce qui explique l’augmentation des prix, c’est ce qu’on appelle «la loi du marché ». Pour eux le ramadan c’est aussi le moment de se remplir la poche.

2  Les embouteillages dans la ville

Pendant le mois de ramadan, Abidjan la ville ou je vis actuellement passe en « mode ramadan ». Aux heures de pointe, tous les soirs, il y a des embouteillages monstres dans les grands carrefours et échangeurs de la ville. Malheureusement, dans nos pays sous-développés, les gens se déplacent aux mêmes heures, dans la même direction. En plus avec la période de ramadan les embouteillages deviennent insupportables. Certains acteurs du transport urbain musulmans, aussi en majorité, profitent pour faire de la surenchère sur le coût des déplacements. Pendant ce temps, les taxis maîtres deviennent maîtres pour ne pas dire rois à la place des clients, car c’est eux qui décident de la destination finale et du coût. Ils rendent ainsi la circulation et les déplacements difficiles dans la grande métropole qui est déjà victime de son propre succès d’urbanisation. Une situation qui fait perdre chaque année des points dans le PIB du pays.

3  Le mauvais comportement des jeûneurs qui deviennent méchants

Le changement de comportement chez certains musulmans jeûneurs qui supportent mal le jeûne et du coup deviennent comme des lions affamés, méchants et agressifs. Certains se permettent de cracher partout en ville. Je n’avais jamais vu un tel comportement en cette période à Abidjan.

4 Pression sociale du mois de ramadan

Oui, vous avez dit pression sociale du ramadan, je ne sais pas, mais on voit des diabétiques, des malades et des femmes enceintes ou des femmes qui viennent d’accoucher qui s’entêtent à jeûner, bien que la religion les autorise à ne pas le faire. Juste parce que la pression sociale est si  forte qu’ils pensent ne pas avoir le choix.

5  Une période de bénédiction, mais aussi d’hypocrisie

Hypocrisie parce qu’il y a ceux qui jeûnent parce qu’ils sont obligés de jeûner juste en raison de leur appartenance socio-confessionnelle et/ou de l’ambiance de cette période spéciale un peu festive.

-Il y a aussi les politiques, avant même que le ramadan ne commence, ils multiplient les dons et les actions de solidarité dans nos mosquées. Parce que c’est le mois par excellence du don et de solidarité. Bon, dans les faits c’est pas mal. Le problème est qu’ils font cela juste pour leurs ambitions politiques. Très souvent, ils attendent un retour sur investissement (ROI) lors des campagnes électorales à venir.

-Vous savez ici en Afrique le vote est communautaire avant d’être démocratique. Du coup nos imams sont considérés comme des leaders d’opinion capables d’influencer, c’est ce que l’on désigne par islam politique, mais cette partie est tellement sensible et importante qu’elle mérite d’être décryptée dans un autre billet.

Je m’arrête là, vous pouvez compléter cette liste non encore exhaustive dans la boîte de commentaires. Merci d’avance.


Blogging une nouvelle façon de diffuser l’information en ligne en Côte d’Ivoire

Abidjan, l’une des capitales africaines des Geeks, le Blogging, est devenue une nouvelle autre façon de diffuser l’information en ligne. Pour ceux qui ne savent pas encore ici au pays, il ya ceux qu’on appelle les blogueurs qui sont des véritables influenceurs de l’écosystème du web ivoirien.

Cela par leur capacité à diffuser l’information en ligne en un temps réel en utilisant de façon très efficace les outils du web2.0. Oui ils sont de plus en plus nombreux ces Geeks blogueurs qui sont maintenant capables dans la même journée de live-tweeter un événement en ligne, produire des billets de blog. Et à même d’animer un atelier ou une conférence sur la diffusion de l’information en ligne. Bref on les appelle même les « web-influenceurs« .

Ne parlons pas des médias classiques, largement consacrée aux activités des parties politiques aux qu’elles sont affiliées. Du coup l’information en dehors de celle des partis politiques est reléguée au second plan si non moins important. Alors les blogueurs très actifs du pays qui diffusent l’information en ligne pendant les événements et les grandes rencontres sont en train de devenir leaders d’opinion très influents dans le traitement de l’information.

Récemment il y avait deux grands événements à Abidjan, le Salon International de l’Agriculture et des ressources animales d’Abidjan SARA de l’autre côté à Abidjan Sud et les Journées de l’Entreprise Numérique JEN2CIV à Abidjan Nord. Tous ces deux événements majeurs ont été couverts par des blogueurs.

A l’occasion de ces Journées de l’Entreprise Numérique (jen2civ) ici à Abidjan nous avons été une dizaine (10) de blogueurs et de passionnés de tic à visiter un tout petit peu le siège de la confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire CGECI (maison de l’entreprise). Nous avons pu découvrir ce qui se fait de mieux en matière de TIC.

Nous avons été contactés pour donner un coup de main à la COMITIC (commission TIC) de la CGECI de sorte à donner plus de visibilité en ligne (sur le web) à cet événement majeur exclusivement dédié au numérique en entreprise. Oui nous avons pu le faire malgré la mauvaise qualité du réseau l’internet pendant les deux jours. Aux grandes joies de M. Alexandre Zapolsky (chef de la délégation française aux JEN2CIV et directeur fondateur de Linagora Membre du CA du Syntec Numérique et de l’assemblée permanente du MEDEF ).

Quelques jours après, c’est au tour d’un fournisseur d’accès à internet bien connu ici à Abidjan de contacter les blogueurs. Rien que pour présenter leurs nouveaux produits au grand public et les technologies utilisées pour interconnecter les clients à internet. Le patron de cette entreprise FAI n’a pas manqué de nous signaler qu’il est vraiment dessus des médias traditionnels dans notre pays en matière de traitement d’information.

Au regard de tout cela, on constate comme ailleurs en Europe et au USA, le Blogging est désormais une nouvelle autre façon de diffuser l’information en ligne. Comme quoi il y a une Côte d’Ivoire qui bouge aussi, la Côte d’Ivoire du numérique.


Côte d’Ivoire: le paradoxe du coût de l’électricité

Réseau electrique de la CIE d'Abidjan plateau le centre des affaires
Réseau electrique de la CIE d’Abidjan plateau le centre des affaires

Dans mon pays la Côte d’Ivoire, les réalités sociales sont loin des discours optimistes de la présidence. Jamais personne n’aurait imaginé que l’électricité que nous produisons nous-mêmes allait coûter aussi cher en si peu de temps.

Comme vous, certainement les Ivoiriennes ont été aussi surprises d’apprendre dans un communiqué lu par le porte-parole du gouvernement la hausse prochaine du coût de l’électricité. Poster sur la page Facebook de la Présidence de Côte d’Ivoire plus tard.

« À partir du 1er juin 2015, le coût de l’électricité connaîtra une hausse. C’est une situation liée au coût élevé de la production de l’électricité ».

Notre pays la Côte d’Ivoire est devenu encore plus le paradoxe du pays producteur et exportateur de l’électricité qui vend encore plus cher (l’électricité) à ses propres citoyens. Oui à ses propres citoyens, qu’aux autres citoyens des pays voisins (importateurs de l’électricité made in Côte d’Ivoire), comme le Burkina Faso et le Ghana… exportateurs). Un vrai paradoxe non!

Ne parlons pas des problèmes de coupures intempestives de l’électricité dans les villes comme Abidjan la capitale économique. Pour la petite histoire, la récente  Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) n’a pas échappé au délestage. Cela vous donne déjà une idée de ce qui se passe dans certains quartiers dits « moins importants » d’Abidjan.

Mais avec le temps les réformes entreprises par le gouvernement actuel dans le secteur ne visent qu’à augmenter le prix de l’électricité sans régler définitivement le problème de délestage. Si vous voulez c’est un peu comme le Nigeria l’un des plus grands producteurs de pétrole en Afrique qui très souvent a de véritables problèmes de rupture en hydrocarbure.

Le problème de la gestion et de la redistribution des richesses du pays

Cela pose directement le problème de la capacité de gestion et de redistribution des richesses dans nos pays. La Côte d’Ivoire, l’un des pays magnifiques ici en Afrique à qui Dieu a presque tout donné en termes de ressources naturelles, humaines et autres. Alors on se demande : à qui reviennent les richesses colossales de l’exploitation de toutes ces ressources naturelles de notre pays ?

L’économie d’un pays, c’est un gâteau qu’il faut savoir partager !

Je me souviens bien encore avoir entendu l’actuel Président Ouattara lors de la présidentielle en 2010, dire que : « vous savez, l’économie d’un pays c’est comme un gâteau qu’il faut savoir partager ». Aujourd’hui, je me demande comme la plupart de nos compatriotes ici au pays où on en est avec la redistribution du gâteau national ?

Bon j’arrête pour partager avec vous quelques réactions à chaud des internautes sur Facebook face à l’annonce d’augmentation de l’électricité postée en ligne.

Souleymane Major Diaby: On se plaignait du prix de l’électricité, et maintenant vous voulez encore l’augmenter pour étouffer le peuple. Mariam Diaby: Dites-moi, Présidence Côte d’Ivoire, est-ce que quelqu’un viendra nous expliquer « le pourquoi du comment » à la RTI Côte d’Ivoire ? Dites-nous quand, ok ? Merci d’avance.

Pour Yao Ossèn: Il y a longtemps que la Banque mondiale et le FMI sont derrière les autorités ivoiriennes pour revoir à la hausse le prix. Les coupures intempestives du courant dans les villes sont la réponse d’un secteur qui se porte très mal, depuis des années.

Oumar Doumbia: Pas du tout une bonne nouvelle, pourquoi ne pas subventionner cette hausse ?

Fouad Andre Abidjaoudi: Pourquoi augmenter l électricité ? Alors que nous vendons moins cher aux pays voisins. Vous venez de perdre beaucoup d’électeurs … attention octobre est arrivé.

Mouna van Gils: c’est vraiment une honte ! Je ne connais pas un pays plus cher en électricité que le nôtre ! Avec le temps ça devrait plutôt diminuer !

-Image: une vue sur le réseau électrique d’Abidjan vers la commune du plateau le centre des affaires. by abukm


Billet de retour à montezo notre village

Récemment je viens d’effectuer un déplacement à Montezo une petite localité au sud de la Côte d’Ivoire non loin d’Abidjan. Là-bas j’ai constaté une fissure profonde entre les populations de confession religieuses différentes. Cela à cause des violences de la dernière crise poste électorale, engendrer par la longue crise politoco-militaire dans le pays. 

En faite je fais parti de ces ivoiriens dit mosaïques, c’est-a-dire aux origines multiples ethniques du pays, donc j’ai des parents un peu partout dans le pays. Étant musulman et originaire du nord-est du pays, je me rendais dans cette petite localité dans le sud du pays en moins de 80 km d’Abidjan. Cela pour soutenir une tante, elle chrétienne qui à perdu un être cher.

Arriver dans la localité, j’ai demandé à me conduire dans une mosquée ou je pourrai effectuer mes prières quotidiennes pendant mon séjour de deux jours.  À cette question je n’ai puis avoir une réponse claire, car ici on n’est pas sur une terre d’Islam, c’est une terre chrétienne, ici tout le monde est chrétien. Je vois des Églises partout, mais pas de mosquées.

Alors j’ai décidé de faire un tour dans le village ou j’ai puis rencontrer un jeune qui m’a dit tout simplement qu’il n’y a plus de mosquée ici sans me donner d’explication claire. J’ai tous de suite pensé à ces villages exclusivement musulmans du nord-est du pays ou il n’y pas d’autre confession religieuse. Donc parler d’une autre religion là-bas peut paraître vraiment étrange. Et je pense que c’est bien le cas dans cette localité.

Sur la place du marché j’ai trouvé des rares commerçants de la localité qui sont naturellement des musulmans qui n’ont confirmé vraiment qu’il n’y a plus de mosquée dans ce gros village et qu’il faut parcourir environ 10km dans la plus grande localité. J’ai alors demandé pourquoi?  Dans leur explication j’ai vite compris que la crise poste électorale est passée par là. Car au paravent il y avait bien deux mosquées dans ce  village. Mais malheureusement elles ont été rasées par des partisans très en colère de l’ancien président Laurent Gbagbo pendant la bataille d’Abidjan au plus fort de la crise poste électorale en avril 2011. Parce que les populations de confession  musulmans de cette localité étaient accusés de connivence avec les FRCI de l’actuel président Alassane Ouattara.

Ils m’ont aussi dit que le peu de  musulman installé dans le village est actuellement en négociation les chefs du village pour la reconstruction d’une nouvelle mosquée. Vous l’aurez compris c’est le nouveau visage de la  Côte d’Ivoire profonde qui se réconcilie avec elle même et qui se reconstruire tous doucement après la longue crise politico-militaire.

À quelques mois de la présidentielle 2015 personnes ici à Abidjan et ailleurs au pays profond n’est prêt encore à revivre une autre crise poste électorale. Voilà pourquoi nos acteurs politiques ne doivent pas répéter les mêmes erreurs du passé, sinon la logique mathématique nous enseigne que: les mêmes causes à l’ entrée du circuit produiront toujours les mêmes effets à la sortie.